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la portée de chacun, et d’autant moins devons-nous hésiter à répudier l’antique superstition de l’histoire et de la géographie. La vie elle-même est, de notre temps, tellement instructive sur ce point, que si les connaissances géographiques et historiques étaient en effet nécessaires au développement général, comme nous le croyons, la vie se chargerait toujours de combler la lacune.

Et vraiment, l’antique superstition abolie, il n’y a rien de bien terrible à penser que des gens grandiront sans apprendre dans leur enfance ce que c’était que Iaroslav, Othon, et qu’il y a une Estrémadure, etc. On a cessé d’apprendre l’astrologie, on a cessé d’apprendre la rhétorique, la poétique, on cesse d’apprendre le latin, et le genre humain n’en devient pas plus sot. Des sciences nouvelles surgissent, les naturelles commencent, de notre temps, à se populariser. Il faut se détacher des anciennes, et les mettre au rebut,