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L’Allemand, mon ami, se trouvait dans la pièce.

— Ah ! vous aussi, contre nous ? lui dit Petka (le meilleur conteur).

— Allons, tais-toi ! crièrent les autres.

La retraite de nos troupes fit souffrir nos auditeurs ; de tous côtés partaient des : pourquoi ? des : comment ? On injuriait Koutouzov et Barklaï.

— Ton Koutouzov est pitoyable !

— Attends un peu ! disait un autre.

— Mais pourquoi s’est-il sauvé ? demanda un troisième.

Lorsque nous en fûmes à la bataille de Borodino, et que je dus finalement leur dire que nous n’avions pas vaincu, ils me firent de la peine : on voyait que je leur portais à tous un coup terrible.

— Si nous n’avons pas vaincu, eux non plus !

Lorsque Napoléon vint à Moscou, attendant les clefs et les hommages, ce fut un long cri