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Mais tout cela était tellement monstrueux, et ces enfants faisaient tellement peine à voir (ils étaient tous comme des poules à qui l’on jette d’abord du grain, puis tout à coup du sable, et qui se voient perdues, et gloussent, et se démènent, prêtes à se plumer l’une l’autre), que nous décidâmes avec l’instituteur de ne plus retomber dans des fautes pareilles. Omettant la période féodale, nous continuâmes l’histoire russe, et voici quelques résultats de cet enseignement recueillis dans les cahiers des aînés.

Du cahier de l’élève W. R.

« Nos ancêtres s’appelaient Slaves. Ils n’avaient ni czars, ni princes. Ils se divisaient par familles, s’attaquaient les uns les autres et s’en allaient guerroyer. Une fois ils furent assaillis par les Normands, vaincus et condamnés à payer tribut. Ils finirent par se dire :

« — Pourquoi vivre de la sorte ? Allons choisir un prince pour le mettre à notre tête.