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oublier que les parents, aussi bien que les élèves eux-mêmes, demandent à connaître l’histoire sainte ; de tous les récits que j’ai essayés pendant trois ans, rien ne répondait mieux à leurs idées, rien n’était plus à la portée de leur esprit que la Bible. Le même fait s’est répété dans toutes les autres écoles qu’il m’a été donné d’observer. J’ai essayé du Nouveau Testament, j’ai essayé de l’histoire russe et de la géographie, j’ai essayé de ces explications des phénomènes de la nature, si goûtées de notre temps : mais tout cela s’oubliait et s’écoutait sans enthousiasme ; tandis que l’Ancien Testament se retenait, se racontait avec passion, avec transport, et dans la classe et à la maison, et il se gravait si profondément que, deux mois après un de ces récits, les enfants l’écrivaient de mémoire dans leurs cahiers, avec des omissions insignifiantes.

Il me semble que le livre de l’enfance du genre humain sera toujours le meilleur livre