Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.

feu, Avraam portait le couteau. Quand ils furent arrivés au mont Horeb, Avraam laissa là ses deux serviteurs, et lui-même gravit la montagne avec Isaac. Isaac dit :

« — Batia, nous avons tout, mais où est la victime ?

« Avraam dit :

« — Dieu m’a ordonné de te sacrifier.

« Et Avraam éleva un bûcher, et il y fit coucher son fils. Isaac dit :

« — Batia, garrotte-moi, autrement je m’élancerai et je te tuerai.

« Avraam le saisit et le garrotta. Comme il levait le bras, un ange descendit du ciel à tire-d’ailes ; il lui retint le bras et dit :

« — Avraam, ne porte pas la main sur ton enfant ; Dieu voit ta fidélité.

« Ensuite l’ange lui dit :

« — Va vers cet arbuste ; là, un mouton s’est embarrassé, prends-le et le sacrifie à la place de ton fils.