Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en raison inverse de l’intervention du maître dans le tour de la pensée, en raison directe du nombre des élèves, en raison inverse de la durée des leçons, etc. Cet esprit de l’école est quelque chose qui se communique rapidement d’un élève à l’autre et jusqu’à l’instituteur lui-même, qui se manifeste visiblement dans le son de la voix, dans les regards, les gestes, les combats de l’émulation, quelque chose de très palpable, nécessaire et précieux, et que, pour cette raison, tout maître doit se proposer pour but. De même que la salive dans la bouche est nécessaire pour la digestion, mais désagréable et inutile entre les repas, de même cet esprit d’excessive ardeur, ennuyeux et désagréable hors de la classe, est la condition indispensable pour recevoir la nourriture intellectuelle. Cette disposition, on ne peut ni l’imposer, ni la préparer artificiellement, et on ne le doit pas, car elle surgit toujours d’elle-même.