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tout il étouffait dans cette foule d’enfants qui lui grimpaient sur le dos, et tout proche de sa bouche. — Pour mieux comprendre, les enfants ont besoin de se rapprocher de celui qui parle, de saisir le moindre changement de sa physionomie, le moindre de ses gestes. Bien des fois, j’ai observé qu’on se rappelle bien mieux les passages que le conteur avait su marquer d’un geste exact ou d’une exacte intonation.

Le nouveau maître leur imposa de s’asseoir sur les bancs et de répondre chacun à son tour. L’interpellé se taisait, honteux et confus, et l’instituteur, le regard de côté, l’air gracieux et engageant, le sourire bénin, lui disait :

— Eh bien !… et après ?… Bien, très bien !… etc.

Bref, ces façons de pédagogue que tous nous connaissons si bien.

L’expérience m’en a convaincu, rien n’est plus pernicieux pour l’enfant que d’avoir à