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Puis les autres dictaient à leur tour, et tous se relisaient l’un l’autre. On écrivait en lettres moulées ; on corrigeait d’abord les fautes de prononciation, les inexactitudes, les sections défectueuses des mots, puis les fautes o-a, yate[1]-e, etc.

Cette classe se formait d’elle-même. Tout élève qui vient d’apprendre à tracer ses lettres est pris d’une rage d’écrire, et, dans les premiers temps, les portes, les murs extérieurs de l’école, des isbas habitées par les enfants, se couvrent de lettres et de mots. Mais écrire une phrase entière, par exemple : « Aujourd’hui, Marfoutka s’est battu avec Oleghouchka, » lui cause encore plus de plaisir. Pour organiser cette classe, il suffisait au maître de montrer aux enfants à travailler ensemble, comme un adulte leur apprend un jeu. Et, de fait, cette classe est menée, depuis

  1. Voyelle, trentième lettre de l’alphabet russe.