Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

taire, étaient absolument dénués de ressources, et avec cela si goulus, que c’eût été chose impossible de compter les boulettes que chacun d’eux engloutissait pendant le souper, de sorte que les généreuses offrandes de bienfaiteurs opulents n’y pouvaient suffire. »

Le maître. — Eh bien, avez-vous lu ?

(Presque tous les élèves sont des enfants très développés.)

Le meilleur élève. — Au collège, on était toujours goulu, pauvre, et pendant le souper, on engloutissait des boulettes.

Le maître. — Et quoi encore ?

Un élève. (C’est un espiègle, il a une bonne mémoire, il dit ce qui lui vient en tête.) — Chose impossible… bienfaiteurs généreux…

Le maître, mécontent. — Il faut réfléchir. Ce n’est pas cela. Quelle est donc cette « chose impossible » ?

Silence.

Le maître. — Lisez encore une fois.