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même temps il cherche, il devine, il s’assimile absolument une tout autre chose, qu’il sent plus utile et plus importante pour lui. Vous, cependant, vous le pressez de s’expliquer ; il lui faut donc exprimer par des mots l’impression que des mots ont produite sur lui ; alors il se tait, ou il se met à débiter des absurdités ; il ment, il trompe, il cherche à trouver ce qu’il vous faut, à satisfaire votre désir ; ou bien il se forge quelque difficulté qui n’existe pas, et il se débat contre elle, mais pendant ce temps l’impression générale produite par le livre, le flair poétique qui l’a aidé à pénétrer le sens, lui sortent de l’esprit et se dérobent.

Nous avons lu « le Wiy », de Gogol, en répétant chaque phrase en termes usuels. Tout alla bien jusqu’à la troisième page, où se trouve la phrase suivante : « Tous ces gens d’étude, tant au séminaire qu’au collège, qui nourrissaient entre eux une haine hérédi-