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primée, remplie jusqu’à la moitié de flatteries à l’adresse du mougitchek[1].

Tu donnes un pareil livre à quelqu’un des enfants, ses yeux perdent leur vivacité, et il se met à bâiller :

— Non, ce n’est pas compréhensible, Léon Nikolaïevitch, dit-il, en rendant le livre.

Pour qui donc, par qui donc sont écrits les livres populaires ? Cela reste pour nous un mystère. De tous les livres de ce genre lus par nous, en dehors du vieux conteur Zolotov, qui eut un grand succès dans l’école et à la maison, il n’est rien resté.

Les uns sont simplement de mauvaises œuvres, écrites d’un mauvais style, et qui, ne trouvant pas de lecteurs dans le public ordinaire, n’en sont que plus sacrés aux yeux du peuple ; d’autres, encore pires, sont écrits dans une langue qui n’a rien de russe, une langue in-

  1. Diminutif de mougik.