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nuyaient plus que tout le reste quand on leur demandait de les raconter.

Après Robinson, nous essayâmes de Pouchkine, notamment « Le Fabricant de cercueils », mais, sans aide, ils réussissaient encore moins à le raconter que Robinson, et « Le Fabricant de cercueils » leur sembla encore plus ennuyeux. L’invocation au lecteur, les improbables rapports de l’auteur avec ses personnages, ses réflexions humoristiques, sa concision, — tout cela jurait tellement avec ce qu’ils demandaient, que je dus renoncer définitivement à Pouchkine, dont les nouvelles me semblaient, auparavant, justement construites, simples, et, partant, à la portée du peuple.

J’essayai encore de Gogol : « La Nuit de Noël. » Elle plut d’abord, surtout aux adultes ; mais, dès que je les laissais seuls, ils ne comprenaient plus, et l’ennui les prenait. Même lorsque je leur lisais, ils ne demandaient