Page:Tolstoï - L’École de Yasnaïa Poliana, 1888.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moyen s’offrait de lui-même à nous, le plus simple, en apparence, mais, en fait, le plus difficile. Il nous semblait qu’après la lecture des phrases écrites par les élèves eux-mêmes sur leurs planchettes, il fallait leur donner les contes de Khoudiakov et d’Afanassiev, puis quelque chose d’un peu plus difficile, d’une langue un peu plus compliquée, et ainsi de suite jusqu’à la langue de Karamsine, de Pouchkine, et du code ; mais, pas plus que la plupart de nos suppositions, celle-ci ne se réalisa. De la langue écrite par eux-mêmes sur leurs planchettes, je réussis bien à les amener à la langue des contes, mais, quant à les amener au degré supérieur, à quelque chose de plus relevé, ce « quelque chose » transitoire n’existait pas dans la littérature. Nous essayâmes de Robinson, l’affaire ne marchait pas : quelques élèves pleuraient de chagrin de ne pouvoir comprendre et raconter. Je me mis à leur traduire en termes plus ap-