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leur, l’unique, pour apprendre à lire et à écrire couramment.

Le second procédé, très en faveur aussi, par où passa quiconque apprit à lire couramment, consiste en ceci : on donne à l’élève un livre, et on lui remet à lui-même le soin d’épeler et de comprendre comme il peut. L’enfant, devenu assez instruit pour ne pas sentir le besoin de prier l’oncle[1] de lire avec lui, pour ne compter que sur lui-même, se prend toujours d’une belle passion pour la lecture machinale, de cette passion que Gogol a si vivement raillée dans Pétrouchka ; et cette passion le fait progresser. Comment un tel procédé leur entre-t-il la lecture dans la tête ? — Dieu le sait ; mais ils arrivent ainsi à se familiariser avec le contour des lettres, avec le mécanisme de l’épellation,

  1. Appellation familière que les enfants des mougiks prodiguent même aux inconnus.