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tout d’un coup la lecture mécanique devint une étude aimée. Une heure, une heure et demie durant, ils demeuraient assis, sans s’arracher du livre, qu’ils ne comprenaient pas ; ils se mirent à emporter les volumes chez eux, et en trois semaines ils firent des progrès tels qu’on n’eût pu s’y attendre.

Avec eux, il se produisit l’inverse de ce qui arrive ordinairement avec les personnes qui savent lire et écrire. Il arrive le plus souvent, en effet, qu’on apprenne à lire sans avoir rien à lire, rien à comprendre ; et il advint ici que les élèves, s’étant rendu compte qu’ils avaient de quoi lire et de quoi comprendre, et qu’ils manquaient seulement de pratique, trouvèrent d’eux-mêmes la lecture rapide.

Aujourd’hui, nous avons absolument abandonné la lecture mécanique. Les choses se passent comme nous l’avons décrit plus haut. Faculté est laissée à chaque élève d’employer tous les systèmes qui lui plaisent, et il est à