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écolier, mon père, en écoutant un conte, sourit et s’en va ; mais le divin livre, jusqu’à minuit, il reste à l’écouter, en m’éclairant lui-même.

Me trouvant avec un instituteur nouveau en visite chez un élève, je lui donnai, pour le faire briller devant le maître, un problème d’algèbre à résoudre. La mère était occupée près du poêle, et nous l’avions oubliée. En entendant son fils, qui construisait l’équation, dire, d’un air appliqué et assuré : « 2 ab — c = d, divisé par 3, etc. », elle se couvrit, tout le temps, la bouche avec sa main, en se contenant à grand’peine ; puis elle finit par éclater de rire, sans pouvoir nous expliquer de quoi elle riait.

Un autre père, un soldat, étant venu chercher son fils, le trouva dans la classe de dessin. En voyant le talent de son fils, il se mit à lui dire « vous », et il ne put se résoudre à lui remettre, dans la classe, les