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avait d’ordinaire à cette heure-là dans l’église guère plus d’une dizaine de personnes, paysans et droroviés, se préparant à faire leurs dévotions ; je m’appliquais à répondre avec une humilité empressée à leurs saluts, et j’approchais moi-même, ce que je regardais comme un exploit, du tiroir des cierges pour en prendre quelques-uns des mains du vieux soldat qui faisait fonction de staroste[1], puis j’allais les placer devant les images. Au travers de la porte du sanctuaire j’apercevais la nappe d’autel que maman avait brodée, et au-dessus de l’iconostase deux anges parsemés d’étoiles, que je trouvais bien grands alors que j’étais petite fille, et une colombe

  1. On appelle staroste, dans les églises orthodoxes, celui qui, dans nos campagnes, remplit l’office de marguillier, fait la quête, etc.