laidissais pendant tout ce temps ; mais je ne m’en préoccupais d’aucune façon. Pourquoi et pour qui y aurais-je pris intérêt ? Il me semblait que ma vie tout entière devait s’écouler dans ce désert, au sein de cette angoisse sans appel d’où, livrée à mes seules et propres ressources, je ne me sentais ni la force, ni même le désir de m’arracher.
Macha, vers la fin de l’hiver, se mit à concevoir des inquiétudes sur mon compte et prit la résolution, quelque chose qui pût arriver, de me conduire à l’étranger. Mais pour cela il fallait de l’argent, et c’est à peine si nous savions ce qui nous revenait de l’héritage de notre mère ; chaque jour nous attendions notre tuteur, qui devait venir examiner l’état de nos affaires.
Dans le courant de mars, il finit par arriver.