Page:Tolstoï - Katia.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et à nous trois nous allâmes à la cerisaie. Sonia, tout en riant, courait après lui, le tirant par son paletot pour qu’il lui rendit ses poupées. Il les rendit, et se retournant très-sérieusement vers moi :

— Allons, comment ne pas convenir que vous êtes la violette, me dit-il encore à voix basse, quoiqu’il n’y eût plus personne que l’on craignît d’éveiller : dès que je me suis approché de vous après avoir bravé tant de poussière, de chaleur, de fatigue, j’ai cru sentir la violette, non pas, il est vrai, cette violette aux forts parfums, mais celle, vous savez, qui pousse, la première, encore modeste, et qui respire à la fois la neige expirante et l’herbe printanière…

— Mais, dites-moi, la récolte marche-t-elle bien ? lui demandai-je aussitôt pour