entendait les derniers bruits du jour et les bêlements des troupeaux qui rentraient à l’étable ; le pauvre fou Nikone passait sur le chantier, au pied de la terrasse, avec un tonneau, et bientôt des torrents d’eau froide, s’échappant d’une pomme d’arrosage, allaient tracer des cercles noirâtres sur la terre récemment remuée, autour des tiges de dahlias. Devant nous, sur la terrasse, au-dessus d’une nappe bien blanche, brillait et bouillonnait un samovar aux reflets éclatants, entouré d’un pot de crème, de crêpes et de pâtisseries. Macha, de ses mains potelées, lavait les tasses en bonne ménagère. Quant à moi, sans attendre le thé et mise en appétit par un bain d’où je sortais, je mangeais un pain trempé dans une crème fraîche et bien épaisse. Je portais une blouse de toile aux manches entr’ouvertes et j’avais
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