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Mes rapports avec mon mari continuèrent d’être ceux d’une froide amitié, comme dès le temps de notre vie à Pétersbourg ; mais à la campagne, il n’était pas jusqu’au plancher, aux murailles, aux meubles, qui ne me rappelassent ce qu’il avait été pour moi et ce que j’avais perdu. Il y avait entre nous comme une offense non pardonnée ; on eût dit qu’il voulait me punir de quelque chose et qu’il faisait semblant de ne pas s’en apercevoir lui-même. Comment demander pardon sans savoir pour quelle faute ? Il me punissait uniquement de ce que lui-même il ne se donnait plus tout entier à moi, de ce qu’il ne me livrait plus son âme comme naguère ; mais à personne ni en aucune circonstance il ne livrait cette âme, tout comme s’il n’en avait pas eu. Il me passait quelquefois par la tête qu’il ne feignait