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Le marquis me disait je ne sais quoi sur la beauté de la vue, sur le bonheur inattendu de m’avoir rencontrée, et je ne sais quoi encore ; mais je ne l’entendais pas. Je pensais durant ce temps à mon mari, à mon fils, à la Russie ; j’étais partagée entre la honte, la pitié, le désir de hâter encore plus mon retour à la maison, dans ma chambre solitaire de l’Hôtel de Bade, afin de réfléchir en liberté sur ce qui, depuis un moment, se soulevait dans mon âme. Mais L. M. marchait doucement, il y avait encore loin jusqu’à la calèche, et il me semblait que mon cavalier ralentissait obstinément le pas, comme s’il essayait de rester seul avec moi. « Cela ne peut être pourtant ! » me dis-je, et je me décidai à marcher d’une allure plus rapide. Mais il me retint positivement et il me serra même le bras ; à ce moment L. M.