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et tempérée venait à renaître entre nous, il me semblait seulement que ce n’était plus cela, que ce n’était plus ce qui avait si puissamment rempli mon cœur, et il me semblait lire dans ses yeux la même impression. Je sentais qu’il y avait en cette tendresse une limite, qu’il ne voulait pas et que je ne voulais pas non plus franchir. Quelquefois cela me causait du chagrin, mais je n’avais plus le temps de penser sérieusement à quoi que ce fût, et je m’efforçais d’oublier ce chagrin par une variété de distractions dont je ne me rendais même pas clairement compte, mais qui s’offraient perpétuellement à moi. La vie du monde, qui, au commencement, m’avait étourdie par son éclat et la satisfaction qu’elle apportait à mon amour propre, avait bientôt entièrement dominé tous mes penchants, était devenue pour moi une