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de mon côté au milieu des relations du monde, sans éprouver en rien le besoin de m’y produire avec lui.

De scènes et d’altercations entre nous, il n’était jamais question. Je m’efforçais à le satisfaire, il accomplissait tous mes désirs, et l’on eût dit que nous nous aimions toujours l’un l’autre.

Quand nous restions seuls, ce qui d’ailleurs ne nous arrivait pas souvent, je n’éprouvais auprès de lui ni joie, ni agitation, ni embarras, tout comme si je m’étais trouvée seule avec moi-même. Je savais très-bien que celui qui était là n’était pas le premier venu, quelqu’un d’inconnu, mais bien au contraire un très-excellent homme, enfin mon mari, que je connaissais aussi bien que moi-même. J’étais persuadée de savoir à l’avance tout ce qu’il ferait,