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— Mardi, après le raout.

— J’espère que ce n’est pas pour moi, dis-je en le regardant dans les yeux, mais les siens se bornèrent à me regarder aussi et ne me dirent rien, comme entraînés loin de moi par une force secrète. Son visage me parut tout à coup vieilli et déplaisant.

Nous allâmes au raout, et en apparence nos rapports étaient redevenus bons et affectueux ; mais, au fond, ces rapports étaient tout autres que ceux du passé.

Au raout, j’étais assise au milieu d’un cercle de femmes quand le prince s’approcha de moi, si bien que je dus me lever pour lui parler. Une fois levée, je cherchai involontairement des yeux mon mari, et je le vis me regarder de l’autre bout de la salle, puis se détourner. Je fus envahie tout à coup par tant de honte et de