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tente de moi, tu as sans doute raison ; mais explique-moi en quoi je suis coupable.

Mais comment aurais-je pu lui dire tout ce que j’avais au fond de l’âme ? La pensée que, d’un seul coup, il m’avait pénétrée, que je me retrouvais de nouveau comme une enfant devant lui, que je ne pouvais rien faire qu’il ne le comprit et ne l’eût prévu, m’agitait plus que jamais.

— Je n’ai rien contre toi, dis-je, seulement je m’ennuie et je voudrais ne pas m’ennuyer. Mais tu dis qu’il faut que ce soit ainsi, et encore une fois tu as raison.

Tout en disant ces mots, je le regardai. J’avais atteint mon but : sa sérénité avait disparu ; la frayeur et la souffrance étaient empreintes sur sa figure.

— Katia, commença-t-il d’une voix sourde