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glacé, et il m’eût ensuite emportée là où il l’aurait voulu.

Cette disposition de mon âme influait jusque sur ma santé elle-même, et mes nerfs commençaient à se déranger. Un matin, je me sentis encore plus mal en train qu’à l’ordinaire ; il revint du comptoir d’assez mauvaise humeur, ce qui lui arrivait rarement ; je le remarquai aussitôt et je lui demandai ce qu’il avait ; mais il ne voulut pas me le dire, prétendant que cela n’en valait pas la peine. Comme je l’appris plus tard, l’ispravnik[1] avait fait venir plusieurs de nos paysans, par mauvais vouloir pour mon mari avait exigé quelque chose d’illégal, et lui avait fait adresser des menaces. Mon mari n’avait encore pu di-

  1. Le commissaire de police du district.