Page:Tolstoï - Katia.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.

menovna, renfermait les plus beaux meubles d’époques et de façons diverses, et entre autres un vieux trumeau de porte, que dans le commencement je n’osais regarder que d’un œil timide et qui dans la suite me devint cher comme un ancien ami. On n’entendait jamais la voix de Tatiana Semenovna, mais tout dans la maison marchait avec la régularité d’une horloge montée, quoiqu’il s’y trouvât beaucoup plus de monde que de besoin. Mais tous ces domestiques, portant des chaussures molles et sans talon (car Tatiana Semenovna prétendait que le cri des semelles et le trépignement des talons était une des choses du monde les plus désagréables), tous ces domestiques paraissaient fiers de leur condition, tremblaient devant la vieille dame, nous témoignaient, à mon mari et à moi, une bienveillance toute