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d’une lumière dépourvue de chaleur. Quand nous parlions, nos voix résonnaient et demeuraient comme en suspens au-dessus de nos têtes au sein de cette atmosphère immobile : on eût dit que nous étions seuls au sein du monde entier, seuls sous cette voûte azurée où se jouaient les étincelantes vibrations de ce soleil sans ardeur.

Quand nous rentrâmes à la maison, sa mère était déjà arrivée, ainsi que les hôtes que nous n’avions pu nous dispenser d’inviter, et je ne me retrouvai plus seule avec lui jusqu’au moment où, sortant de l’église, nous montâmes en voiture pour aller à Nikolski.

L’église était presque vide, et, d’un coup d’œil, j’aperçus sa mère qui se tenait debout sur un tapis, près du chœur, Macha, coiffée de son bonnet à rubans lilas et les joues couvertes de