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me rendre au salon, ne voulant point laisser voir que je l’eusse le moins du monde attendu. Mais, en entendant du mouvement dans l’antichambre, et bientôt sa voix éclatante et les pas de Macha, la patience m’échappa et j’allai moi-même à sa rencontre. Il tenait la main de Macha et parlait sur un ton élevé et en souriant. Dès qu’il m’aperçut, il s’arrêta et me regarda pendant quelques instants sans me saluer ; j’en fus tout embarrassée et me sentis rougir.

— Ah ! est-il possible que ce soit vous, Katia ? dit-il de son ton simple et décidé, en dégageant sa main et en s’approchant de moi.

— Peut-on changer ainsi ! Comme vous avez grandi ! Hier une violette ! Aujourd’hui la rose épanouie !