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me devenait de plus en plus intelligible ; plus touchante et plus simple me paraissait l’histoire de cette vie divine, plus terribles et plus impénétrables ces profondeurs de sentiments et de pensées que je découvrais au travers de cette lecture. Mais aussi, combien tout me parut clair et facile quand, en quittant le livre, j’envisageai de nouveau la vie où j’étais jetée et que je méditai sur elle. Il me sembla impossible de ne point bien vivre, et très-simple d’aimer tout le monde comme d’être aimée de chacun. Tout le monde d’ailleurs était bon et doux avec moi, même Sonia, dont je continuais les leçons, et qui était devenue tout autre, qui s’efforçait de tout comprendre, de me satisfaire et de ne pas me chagriner. Ce que je cherchais à être pour les autres, les autres l’étaient pour moi.