Page:Tolstoï - Imitations.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

titude me parurent complètement changées ; elles témoignaient à cette heure une intelligence plus libre et aussi un contentement puéril de cet allègement, en même temps qu’une sorte de nonchalance dédaigneuse. Aussi, malgré sa pitoyable situation, si différente de celle dans laquelle je l’avais autrefois connu, ne m’inspirait-il plus la compassion, mais une certaine antipathie.

Je me reportai soudain à notre première rencontre. C’était en 1848. Je voyais souvent, à Moscou, mon vieil ami Ivachine. Nous avions grandi ensemble. Sa femme était une aimable maîtresse de maison, très accueillante, mais qui ne m’avait jamais plu beaucoup.

Pendant l’hiver où je la connus, elle parlait souvent, avec une vanité mal dissimulée, de son frère qui venait de ter-