— Asseyez-vous donc ici, dit-elle en désignant le banc de la cuisine.
Serge prit place et, d’un geste visiblement habituel, enleva ses deux musettes.
— Mon Dieu, mon Dieu… Que vous vous êtes humilié, petit père ! Une gloire pareille et soudain…
Serge ne répondit pas et sourit humblement en plaçant ses musettes à côté de lui.
— Marie, sais-tu, qui c’est ?
Dans un chuchotement mystérieux, Praskovie renseigna sa fille sur la qualité de Serge et toutes deux s’empressèrent de sortir le berceau de la chambre qu’elles préparèrent aussitôt pour le pèlerin.
— Reposez-vous là, dit la vieille, et ne soyez pas fâché que je m’en aille, car il me faut partir.
— Où ?
— J’ai des leçons. Je suis honteuse de l’avouer. J’enseigne la musique.
— La musique, c’est fort bien. Mais, voyez-vous, Praskovie Michaïlovna, je suis venu vous parler d’une chose qui m’intéresse beaucoup. Quand pourrai-je vous parler ?
— J’en suis toute confuse. Voulez-vous ce soir ?
— Oui, mais, je vous prie, ne dites à personne qui je suis. Personne ne sait où je suis allé. Il le faut ainsi.
— Mais je l’ai déjà dit à ma fille.
— Demandez-lui de n’en parler avec personne.
Serge enleva ses bottes se coucha et s’endormit comme on fait après une nuit d’insomnie et quarante verstes dans les jambes.
À son retour, Praskovie vint trouver Serge dans la petite chambre où il l’attendait. Il n’avait pas paru à dî-