Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Donne-moi un cierge. Je vais mourir.

On lui donna un cierge, mais ses doigts ne pouvaient plus se plier, et il fallut lui placer le cierge entre les doigts et le tenir. Poltoradski partit. Cinq minutes après son départ l’infirmier approcha son oreille de la poitrine d’Avdéieff et déclara que c’était fini.

Dans le rapport envoyé à Tiflis, la mort d’Avdéieff était relatée de la façon suivante : Le 23 novembre, deux compagnies du régiment de Kourinsk sortirent de la forteresse pour couper du bois. Au milieu de la journée, une bande énorme de montagnards attaqua subitement les hommes qui coupaient le bois. Le cordon commença à se replier, et en même temps une seconde compagnie chargea à la baïonnette les montagnards et les mit en déroute. Dans cette attaque deux soldats ont été blessés légèrement ; un a été tué. Quant aux montagnards, ils ont perdu plus de cent hommes tués et blessés.