Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Hadji Mourad de la volonté du général et lui demanda de l’accompagner chez Meller.

Marie Vassilievna ayant appris le motif de la venue de l’aide de camp, comprit aussitôt qu’entre son mari et le général une scène désagréable était à craindre, et, malgré toutes les objections de son mari, elle se prépara à aller avec eux chez le général.

— Vous feriez mieux de rester. C’est mon affaire et non la vôtre.

— Vous ne pouvez cependant pas m’empêcher d’aller voir Mme  la générale ?

— On pourrait choisir un autre moment.

— Et moi, je désire y aller aujourd’hui.

Il n’y avait rien à faire. Vorontzoff consentit et ils partirent tous trois.

Quand ils entrèrent, Meller avec une courtoisie forcée conduisit Marie Vassilievna chez sa femme, et donna l’ordre à l’aide de camp d’accompagner Hadji Mourad dans la salle d’attente et de ne le laisser sortir nulle part sans son ordre.

— Je vous prie, dit-il à Vorontzoff en ouvrant la porte de son cabinet de travail et y laissant passer le prince.

Une fois dans son cabinet, il s’arrêta devant le prince, et, sans le prier de s’asseoir, se mit à dire :

— Je suis ici le chef militaire, c’est pourquoi tous les pourparlers avec l’ennemi doivent être menés par moi. Pourquoi ne m’avez-vous pas informé du ralliement de Hadji Mourad ?

— Un émissaire est venu chez moi et m’a