ment serra fortement la main de Poltoradski mais la lui secoua, et, après lui avoir rappelé encore une fois la faute qu’il avait faite en jouant carreau, elle lui sourit d’un sourire qui parut à Poltoradski charmant, tendre et significatif.
Poltoradski rentra chez lui dans cet état d’enthousiasme que seuls peuvent comprendre les hommes qui ont grandi, ont été élevés dans le monde, et qui, après des mois de la vie militaire, isolée, rencontrent de nouveau une femme de leur ancien milieu, et encore une femme comme la princesse Vorontzoff !
Arrivé devant la petite maison où il demeurait avec un camarade, il poussa la porte d’entrée, — mais elle était fermée. Il frappa, la porte ne s’ouvrait pas.
Irrité, il se mit à frapper du sabre et du pied dans la porte fermée. Des pas se firent entendre, et Vavilo, le domestique serf de Poltoradski, tira le verrou.
— Pourquoi as-tu trouvé nécessaire de fermer ? Imbécile !
— Mais, est-il possible, Alexis Vladimirovitch…
— Tu es encore ivre. Je te montrerai si c’est possible.
Poltoradski voulut frapper Vavilo mais se ravisa.
— Que le diable t’emporte ! Allume la chandelle.
— Tout de suite.
Vavilo en effet était ivre. Il avait bu parce qu’il avait assisté à la célébration de la fête d’un