couché sur le ventre. Un sifflotement se fit entendre dans le tuyau et Panoff sentit l’odeur agréable du tabac.
— C’est fait ? dit-il en se relevant.
— Sans doute.
— Quel gaillard tu es, Avdeieff ! Un inventeur, ma foi ! Eh bien ! Laisse-moi.
Avdeieff s’écarta pour donner la place à Panoff, et laissa échapper la fumée de sa bouche. Panoff se coucha sur le ventre, et, après avoir essuyé le tuyau avec sa manche, se mit à fumer. Quand il eut fini de fumer, la conversation s’engagea entre les soldats.
— On dit que notre capitaine a de nouveau emprunté à la caisse ; il a perdu au jeu, commença l’un des soldats d’une voix paresseuse.
— Il rendra, dit Panoff.
— Sans doute. C’est un brave officier, confirma Avdeieff.
— Bon, bon, continua sombrement celui qui avait entamé la conversation. – Selon moi, il faut que la compagnie lui en touche un mot. S’il a pris il faut qu’il dise combien, et quand il rendra.
— Comme la compagnie décidera, dit Panoff, lâchant pour un moment la pipe.
— C’est certain que la communauté est un grand personnage, confirma Avdeieff.
— Il faut acheter de l’avoine, de nouvelles bottes pour le printemps ; on a besoin d’argent, et comme il l’a pris… insista le mécontent.
— Je dis, comme la compagnie décidera.