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ma mort soudaine. Chose étonnante, tout arriva comme nous l’avions projeté, et le 7 novembre j’étais libre.

Le corps de Stroumenski fut enseveli avec les plus grands honneurs. Mon frère Nicolas monta sur le trône, en envoyant au bagne les conjurés. Plus tard, en Sibérie, j’ai revu quelques-uns d’entre eux. Quant à moi, j’ai supporté des souffrances minimes en comparaison de mes crimes, et j’ai eu de grandes joies que je ne méritais pas, et dont je parlerai en temps et lieu.

Maintenant je suis un vieillard de soixante-douze ans, qui a déjà un pied dans la tombe, mais, ayant compris la vanité de toute ma vie passée et l’importance de ma vie présente, vécue en chemineau, je tâcherai de raconter l’histoire de ma vie ancienne.