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sac, puis posa le sac sur le sol en tâchant de ne pas faire de bruit.

— Eh bien ! Kamenieff, est-ce que tu racontes quelque chose quand tu la montres ? demanda un officier.

— Non, laisse-moi, je l’embrasserai. Il m’a fait cadeau d’un sabre ! criait Ivan Matvéievitch.

Boutler alla sur le perron. Marie Dmitriévna était assise sur la seconde marche. Elle se tourna vers Boutler, mais aussitôt se détourna avec humeur.

— Qu’avez-vous, Marie Dmitriévna ? demanda Boutler.

— Tous, vous êtes des assassins. Je vous déteste. Je ne puis le supporter. Des bouchers, de vrais bouchers ! dit-elle en se levant.

— Mais la même chose peut nous arriver à nous. C’est la guerre, reprit Boutler, ne sachant que dire.

— La guerre ! Quelle guerre ? Des assassins, voilà tout ! Un cadavre… il faut l’ensevelir, et eux, plaisantent ! De vrais assassins ! répéta-t-elle, et elle descendit les degrés du perron et entra dans la maison par la porte de service.

Boutler retourna dans la chambre et demanda à Kamenieff de raconter en détail comment cela était arrivé.

Et Kamenieff se mit à raconter.