arrivés déjà tout près de la maison quand, au tournant, parurent des cavaliers. C’était un officier avec le convoi.
— Qui nous envoie-t-on encore ? dit Marie Dmitriévna en s’écartant de la route.
La lune éclairait par derrière les cavaliers, de sorte que Marie Dmitriévna ne reconnut l’officier que quand il était déjà presque à côté d’eux. C’était Kamenieff. Il avait servi autrefois avec Ivan Matvéievitch, c’est pourquoi Marie Dmitriévna le connaissait.
— Piotr Mikhaïlovitch, c’est vous ! lui dit-elle. — C’est moi-même, répondit Kamenieff. — Tiens, Boutler ! Bonjour. Vous ne dormez pas encore ? Vous vous promenez avec Marie Dmitriévna ? Prenez garde, Ivan Matvéievitch n’est pas commode. Où est-il ?
— Tenez, vous entendez, dit Marie Dmitriévna en indiquant le côté d’où venaient les sons de la musique et les chansons. — Ils font la noce.
— Quoi ! Ce sont les vôtres qui font la noce ?
— Non. Ils sont venus de Kissif Iourta, et voilà, on les régale.
— Ah ! c’est bien. Je réussirai aussi. Je ne suis venu que pour une minute.
— Vous avez quelque affaire ? demanda Boutler.
— Oui, une petite affaire.
— Bonne ou mauvaise ?
— Cela dépend pour qui. Pour nous c’est bon, mais pour quelqu’un d’autre c’est mauvais.
Kamenieff se mit à rire.