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Comme il arrive toujours, on se mit à parler de celui qui partait.

— Quel brave gaillard ! Il s’est jeté comme un loup sur Arelan Khan. Son visage s’est transfiguré.

— Il nous trompera. Il doit être une grande canaille ! dit Petrovski.

— Dieu fasse qu’il y ait beaucoup de pareilles canailles parmi les Russes, intervint tout à coup avec humeur Marie Dmitriévna. Il a vécu chez nous une semaine, et nous n’avons vu de lui rien que de bon, dit-elle. Délicat, intelligent, juste.

— Mais d’où savez-vous cela ?

— J’ai pu en juger.

— Elle est amoureuse de lui, dit Ivan Matvéievitch qui rentrait. Ça c’est sûr.

— Amoureuse ! Eh bien, qu’est-ce que cela vous fait ? Seulement, pourquoi dire du mal d’un brave homme ? Il est tatar, mais tout de même un brave homme.

— C’est vrai, Marie Dmitriévna, dit Boutler. Bravo de l’avoir défendu !