Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prit de haut avec lui. Marie Dmitriévna, qui lui préparait et lui apportait ses aliments, lui plaisait particulièrement. En elle lui plaisaient la simplicité et surtout la beauté d’une population étrangère, et l’attrait inconscient qu’elle éprouvait pour lui. Il tâchait de ne pas la regarder, de ne pas lui parler, mais ses yeux, malgré lui, se tournaient vers elle et suivaient ses mouvements. Quant à Boutler, dès leur première rencontre, il se lia amicalement avec lui. Il lui parlait beaucoup et avec plaisir, l’interrogeant sur sa vie, lui racontant la sienne et lui communiquant les nouvelles que lui apportaient les émissaires sur la situation de sa famille ; il allait même jusqu’à lui demander des conseils.

Les nouvelles que lui transmettaient les émissaires n’étaient pas bonnes. Il était dans la forteresse depuis quatre jours ; les émissaires étaient déjà venus deux fois, et deux fois les nouvelles étaient mauvaises.