relevées au-dessus de ses bras blancs, gras, coupait de la pâte, aussi blanche que ses bras, pour faire des bouchées.
— Où sont disparues les ordonnances ? demanda Boutler.
— Elles sont allées se soûler, répondit Marie Dmitriévna. Mais que vous faut-il ?
— Il faut ouvrir la porte. Chez vous, devant la maison il y a une bande de montagnards. Hadji Mourad est arrivé.
— Vous en inventez des histoires ! dit Marie Dmitriévna en souriant.
— Je ne plaisante pas. Il est devant votre perron.
— Quoi ! Est-ce possible ? dit-elle.
— Mais pourquoi inventerais-je ? Allez voir ; il est près du perron.
— En voilà une histoire ! fit Marie Dmitriévna en abaissant ses manches et tâtant avec ses mains les épingles de sa lourde natte. Alors j’irai éveiller Ivan Matvéievitch, dit-elle.
— Non, j’irai moi-même.
— Et toi, Bondarenko, va ouvrir la porte, ordonna Boutler.
— C’est bien, dit Marie Dmitriévna qui se remit de nouveau à sa cuisine.
Apprenant que Hadji Mourad venait d’arriver, Ivan Matvéievitch, qui avait déjà entendu parler de lui à Groznaia, ne s’en montra nullement étonné. Il se leva, roula une cigarette, l’alluma, et se mit à s’habiller en toussotant bruyamment