Page:Tolstoï - Hadji Mourad et autres contes.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIV

Le 20 décembre, Vorontzoff écrivit au ministre de la guerre, Tchernecheff, en français, la lettre suivante : « Je ne vous ai pas écrit par le dernier courrier, cher prince, parce que je désirais décider d’abord ce que nous ferions de Hadji Mourad. Ces derniers deux ou trois jours je ne me sens pas tout à fait bien. Dans ma dernière lettre je vous ai annoncé l’arrivée ici de Hadji Mourad. Il est venu à Tiflis le 8. Le lendemain j’ai fait sa connaissance, et pendant huit ou neuf jours, chaque jour, j’ai causé avec lui et j’ai réfléchi à ce qu’il pourrait pour nous, par la suite, et surtout à ce que nous pourrions faire de lui maintenant, car il se soucie fortement du sort de sa famille et dit tout à fait franchement, que tant que sa famille est entre les mains de Schamyl, il demeure paralysé et ne peut en rien nous servir et nous montrer sa reconnaissance pour le gracieux accueil que nous lui avons fait et le pardon que nous lui avons accordé. L’incertitude dans laquelle il se trouve relativement aux personnes qui lui sont chères provoque en lui un état fiévreux, et les personnes que j’ai attachées à lui, ici, m’affirment qu’il ne