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À vrai dire, cette science, en promettant de donner les lois de la vie dans l’avenir, laisse ses fidèles vivre ou bien en vertu d’anciennes règles religieuses qu’ils suivent inconsciemment, ou bien sans aucun principe en s’adonnant à leurs passions et en les justifiant même par une argumentation « scientifique ».

Telle est la pitoyable erreur de la minorité qui se croit à l’avant-garde de la société.

Il est une troisième partie, la plus nombreuse, d’hommes de toutes conditions, plus ou moins instruits, libérés de la contrainte imposée par la religion officielle, mais niant, par superstition scientifique, la nécessité de la religion, vivant d’une vie animale, égoïste, purement sensuelle et qui la considèrent même comme le dernier mot du progrès scientifique (la lutte pour l’existence, le surhomme).

Telles sont les conceptions qui prédo-