dent les chefs et les hommes d’affaires, qui savent que personne ne les dénoncera et que tout le monde pille. Les militaires élevés pour le meurtre, qui ont passé des dizaines d’années à l’école de la sauvagerie, de la grossièreté, de l’oisiveté, se réjouissent, les malheureux, de ce que, outre l’augmentation de solde, ceux qui sont tués font place à leur avancement. Les pasteurs chrétiens continuent d’appeler les hommes au plus grand crime, ils continuent à commettre le sacrilège d’invoquer l’aide de Dieu pour la guerre, et, non seulement ils ne blâment pas, mais ils justifient celui de ces pasteurs qui, la croix à la main, encouragea les hommes sur les lieux mêmes du crime.
Et la même chose se passe au Japon. Les Japonais abusés, qui imitent tout ce qu’il y a de mal en Europe, avec un zèle accru par leurs victoires, se précipitent au meurtre. Le Mikado fait aussi des revues, distribue des récompenses. Ses généraux se vantent de la même façon, s’imaginant qu’ayant appris à tuer, ils ont acquis de l’instruction. Le malheureux peuple ouvrier arraché au travail utile et à sa famille gémit lui aussi. De même, les journalistes mentent et se réjouissent de l’exagération de la vérité, et, probablement aussi (puisque là où le meurtre est une vertu fleurissent les vices), les divers chefs et tripoteurs gagnent de l’argent.