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terre et la France ont déclaré la guerre à la Russie, en 1856, ç’a été pour une raison tellement infime qu’en cherchant dans les archives diplomatiques on arrive à grand’peine à la découvrir… La mort de cinq cent mille braves gens, la dépense de cinq ou six milliards, voilà les conséquences de cet obscur ; conflit.

Au fond, pourtant, il y avait des motifs. Mais combien peu avouables ! Napoléon III voulait, par l’alliance anglaise et une guerre heureuse, consolider sa dynastie et son pouvoir de criminelle origine. Les Russes prétendaient envahir Constantinople. Les Anglais voulaient assurer le triomphe de leur commerce et empêcher la suprématie de la Russie en Orient. Sous une forme ou sous une autre, c’est toujours l’esprit de conquête ou de violence. (Charles Richet, Les guerres et la paix, p. 16.)


Se peut-il rien de plus plaisant qu’un homme ait droit de me tuer parce qu’il demeure au delà de l’eau et que son prince a querelle avec le mien, quoique je n’en aie aucune avec lui ? (Pascal, Pensées, p. 61.)


Les habitants de la planète terrestre sont encore dans un tel état d’intelligence, de stupidité, que l’on voit dans les pays les plus civilisés les journaux quotidiens rapporter naïvement, sans discussion, comme une chose toute naturelle, les arrangements diplomatiques que les chefs d’État font entre eux, les alliances contre un ennemi supposé, les préparatifs de guerre ; les peuples permettent à leurs chefs de disposer d’eux comme d’un bétail, de les conduire à la boucherie sans paraître se douter que la vie de chaque individu est une propriété personnelle…