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se trouve maintenant la société russe, et qui se transmet peu à peu aux masses, tout cela n’est que l’indice de la conscience de la criminalité de cette œuvre horrible qu’on accomplit.

Le sens naturel dit aux hommes que ce qu’ils font ne doit pas se faire, mais, comme l’assassin qui ayant commencé à tuer sa victime ne peut s’arrêter, pour les Russes, le fait que l’œuvre est commencée leur semble la preuve évidente du droit de la guerre. La guerre est commencée, c’est pourquoi il la faut continuer ; c’est ainsi que se présente le fait aux hommes les plus simples, ignorants, qui agissent sous l’influence des petites passions et de l’étourdissement auquel ils sont en proie. Les gens instruits raisonnent de la même façon en tâchant de prouver que l’homme n’a pas son libre arbitre, et que même s’il comprend que l’œuvre commencée par lui n’est pas bonne, il ne peut s’arrêter. Et les hommes, étourdis, abrutis, continuent l’œuvre terrible.


IV


C’est merveille de voir à quel point une insignifiante dispute peut, grâce à la diplomatie et aux journaux, se transformer en une guerre sainte. Quand l’Angle-