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ni de l’autre. Tous les États constitutionnels, aussi bien que l’État russe, s’arment stupidement, et, comme en Russie, quand il le leur vient en tête, les quelques hommes qui ont le pouvoir envoient leur peuple à la lutte fratricide : guerre d’Abyssinie, du Transvaal, de l’Espagne avec Cuba et les Philippines, de Chine, du Thibet, guerre contre les peuplades d’Afrique, toutes guerres menées par les gouvernements les plus constitutionnels et les plus républicains ; et de même, tous ces gouvernements, quand ils le trouvent nécessaire, répriment, avec la force armée, les révoltes et les manifestations de la volonté du peuple quand ils les considèrent comme la violation de la légalité, c’est-à-dire, de ce que ces gouvernements, à un moment donné, considèrent comme la loi.

Quand dans un État, ayant n’importe quelle constitution, le pouvoir se maintient par la violence et peut être accaparé par quelques hommes, par des moyens quelconques, quelle qu’en soit la forme, il y aura toujours la possibilité des mêmes événements que ceux qui se produisent maintenant en Russie — la guerre et la répression des révoltes.

De sorte que l’importance des événements qui se passent à Saint-Péterssbourg n’est pas du tout ce que pensent les hommes légers, à savoir