Les hommes reconnaissent qu’il y a, en leur vie, quelque chose de mauvais, qu’il y a quelque chose qu’il faut améliorer. Mais l’homme ne peut améliorer qu’une seule chose qui est en son pouvoir, lui-même. Mais pour s’améliorer soi-même, il faut, avant tout, reconnaître qu’on n’est pas bon, et cela, l’homme ne le veut pas. Et voilà, on attire toute l’attention non sur ce qui est toujours en notre pouvoir, non sur nous-mêmes, mais sur des conditions extérieures qui ne sont pas en notre pouvoir et dont le changement ne peut pas plus améliorer la situation des hommes que le transvasement du vin ne peut changer ses qualités. Et voilà que commence une activité : 1o stérile ; 2o nuisible, orgueilleuse, (nous corrigeons les autres), méchante (on peut tuer ceux qui font obstacle au bien commun), et dépravante.
« Reconstituons les formes sociales et la société prospérera. » Ce serait beau si le bien de l’humanité s’atteignait aussi facilement ! Malheureusement, ou plutôt heureusement (parce que si les uns pouvaient arranger la vie des autres, ceux-là seraient les plus malheureux des hommes), il n’en est pas ainsi. La vie humaine se modifie non par le changement des formes extérieures, mais seulement par le travail intérieur de chaque individu sur lui-même. Et chaque effort pour agir sur les formes exté-